Friday, June 12, 2015

Débats nationaux

La semaine dernière EKOS a publié un communiqué de presse concernant un sondage d’opinion qui révèle que 81 pour cent des Canadiens veulent qu’Élizabeth May participe aux débats télévisés pan canadiens.

En fait, elle y sera, mais seulement à quelques-uns.  Elle a déjà été invitée à participer aux débats du « consortium des diffuseurs » CBC, CTV et Global lors des débats précédents.  Cependant, alors que tous les autres chefs de partis ont accepté l’invitation, le chef conservateur a refusé.  S’il n’y a aucun changement d’ici là, notre débat national se déroulera sans Stephen Harper.

En outre, cette année, il y a plusieurs propositions alternatives pour les débats nationaux.  Macleans a proposé un débat sur le web et TVA a proposé un débat télévisé français.  CARP a offert un forum ainsi que Peter Munk.  Jusqu'à présent, seul CARP a invité le Parti vert à participer.

Ces propositions suivent toutes un format restreint, avec des débats entre certains, mais pas avec tous les dirigeants.

Elles sont toutes intéressantes et intègrent de nouveaux canaux de médias.  Diffusées sur le câble ou l'internet, elles peuvent atteindre un public pas atteint autrement que par les médias de télévision grand public.

Mais pas nécessairement plus grandes et contrairement à l'option du consortium, ces alternatives fragmentent le public plutôt que de permettre aux Canadiens de voir tout le même débat.

De quoi les chefs ont-ils peur?  Et j’inclus ici le NPD et les Libéraux.  La réponse paraît évidente en se référant à ce que l’on observe à la Chambre des communes - ils ne veulent pas débattre avec Élizabeth May!  Pourtant, c’est elle qui a établi un record remarquable – elle a été nommée pendant plusieurs années meilleure oratrice et meilleure parlementaire par ses pairs à la Chambre.  Ses connaissances et compétences dans les débats sont habiles et redoutables, formidables.

Et, comme l'a montré le sondage EKOS, les Canadiens conviennent massivement qu’Elizabeth devrait être dans les débats.  Dans une démocratie, dans notre démocratie, dans laquelle les règles de la majorité règnent, il est évident qu’elle doit faire partie intégrante de tous les débats.

On peut faire valoir que le Parti vert n’est pas un parti reconnu à la Chambre en dépit d'avoir deux membres siégeant.  Un statut de parti officiel est accordé uniquement lorsqu'un parti dispose de 12 sièges ou plus.

En fait, nous avons plus de sièges que le Bloc, réduit à un croupion d'un.  Pourtant, il est inclus dans le débat TVA.

Le Parti vert du Canada briguera les suffrages avec des candidats dans toutes les circonscriptions comme ce fut le cas au cours des trois dernières élections.  On s’attend à gagner certainement, pour le prochain parlement, au moins dix sièges.  Les verts pourront probablement obtenir ce résultat malgré leur absence marquée de la plupart des débats; ils marquent déjà une montée dans les sondages.  Évidemment, ce serait toute une ronde, si à travers tout le pays, ils pouvaient être inclus dans tous les débats nationaux!

Voilà la menace qui effraie l’ensemble des partis.  Ce statu quo que chacun maintient face à cet enjeu concernant la participation d’Élizabeth à tous les débats, affirme qu’on craint son effet.  Justement, c’est ce qu’est la démocratie : chacun de nous est dans son droit d’exprimer son point de vue dans les affaires de la nation.  Que les plus persuasifs gagnent la journée.  Nier la participation d’Élizabeth aux débats est antidémocratique.

Je pense que les partis vont changer d’idée, et Stephen aussi.  Un siège vide lors d'un débat n’est pas de bon augure pour les conservateurs.  Le soutien écrasant des Canadiens, même parmi leurs électeurs, dit qu'ils le feront.

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